L'ÉQUITATION DE TRADITION FRANÇAISE est le titre éponyme du livre publié en 1975 par D. Diogo de Bragance, écuyer portugais. C'est une périphrase qui désigne l'École française, une école civile, personnifiée par la Guérinière et Baucher. Elle est caractérisée par la recherche de la légèreté dont elle est, à la fois, le premier et le dernier objectif et dont le rassembler recèle cette propriété au plus haut degré. Pour Diogo de Bragance, auteur de l'expression, l'Équitation de tradition française n'est ni l'art de monter à cheval, ni l'équitation de tout le monde, ni un art de la rue ou du cirque. C'est encore moins l'équitation militaire ou sportive. Cette équitation, c'est la haute école. C'est d'abord l'ancienne équitation, c'est ensuite l'équitation de Baucher qui prend le relais de la précédente. Les règles de l'art du bauchérisme ne sont pas celles des autres équitations. Elles sont uniques en leur genre et font de la légèreté le premier objectif. Bragance prend même le soin de consacrer un chapitre spécial à tout ce qui différencie l'équitation sportive du système de valeurs de la haute école. Pour l'auteur, il est clair que l'Équitation de tradition française n'est ni l'équitation militaire ni l'équitation sportive mais la haute école, une diversité inconcevable pour la pensée unique. En outre, pour Diogo de Bragance, les sauts d'école :

" Ne se pratiquent presque plus aujourd'hui, excepté à l'École de Vienne." (Diogo de Bragance, L'équitation de tradition française, éditions Odège, Paris, p.67)

Pour Diogo de Bragance, l'Équitation de tradition française actuellement en vigueur est le bauchérisme et non pas la doctrine du Manuel d'équitation et de dressage approuvé par le Ministère de la Guerre de 1912. En présentant le Manège de Saumur comme le prolongement de l'École de Versailles, l'ENE falsifie sa généalogie dans le seul but d'éliminer Baucher, objet d'une discrimination viscérale. L'École de Saumur ne supporte pas qu'une doctrine française voie le jour en dehors de ses murs. Depuis qu'elle a viré Baucher parce que son équitation était artistique, elle n'a de cesse de le discriminer systématiquement et se croit bien inspirée de lui substituer le général L'Hotte, un de ses élèves qui n'a publié qu'à titre posthume pour les survivants. Cette stratégie n'a pour but que de donner le change alors que la doctrine de L'Hotte s'inspire essentiellement de son professeur François Baucher. En outre, le général a pris un soin tout particulier à distinguer la haute équitation, l'équitation de campagne, l'équitation de course et l'équitation militaire.

Enfin, le dossier de candidature pour l'inscription à l'UNESCO de l'Équitation de tradition française au Patrimoine culturel immatériel est une véritable escroquerie. Il illustre le génocide culturel auquel se livrent nos technocrates qui prennent le sport pour de la haute école quand tout les différencie. Lorsque l'IFCE va chercher la caution de l'UNESCO, soi-disant pour sauvegarder l'Équitation de tradition française, c'est en réalité pour lui substituer le sport qu'elle enseigne et instituer une corrélation entre le Cadre Noir et l'École française, une corrélation qui n'existe pas pour la bonne raison que les professeurs du Cadre Noir, encadrés par un colonel issu en général de l'obstacle et sans expérience de la haute école, enseignent le sport de compétition et non pas le bauchérisme. Dans l'opération, l'UNESCO, qui n'a aucune compétence en matière d'équitation, s'est fait gruger et participe, à son corps défendant, à la prospérité du mensonge selon lequel l'ENE enseignerait la haute école alors qu'elle enseigne exclusivement l'équitation sportive orientée vers l'obstacle et se prête à l'industrialisation du Dressage qui conduit la France à prendre une râclée olympique tous les quatre ans. Et dans ces moments-là, on réalise jusqu'où l'IFCE favorise le rayonnement de l'art équestre qu'il réduit curieusement au sport et on n'entend plus l'ENE vanter sa divine supériorité. Ceux qui se figurent faire de l'Équitation de tradition française à Saumur s'attendent à autre chose qu'à se faire formater à l'équitation sportive dont le Dressage va chercher ses directives en Allemagne, une publicité mensongère, une récupération, une arnaque historique et un scandale muselé par un milieu rongé par la culture de l'omerta.

Pourquoi la reconnaissance de l’Équitation de tradition française par l’UNESCO exaspère ?

Parce que cette équitation ne se ramène pas à celle que pratique le Cadre Noir, contrairement à ce qu’il cherche à faire croire.
 
En 1845, Baucher est viré de Saumur parce que son équitation était artistique.
En 2011, l’École d’auriste, sportive et soi-disant démilitarisée, réitère l’éviction de Baucher au profit du Cadre Noir qui se pare des plumes du paon en se faisant labelliser par l’UNESCO à l’aide d’un vilain stratagème qui consiste à s’arroger le droit de redéfinir à sa convenance l’Équitation de tradition française pour spolier Baucher au bénéfice du Cadre Noir. Un hold-up culturel, une récupération de plus comme celle qui consiste à se faire passer pour les héritiers de l’École de Versailles alors que l’activité principale est l’obstacle. La mode actuelle est aux héritiers. Malheureusement l’équitation s’apprend, elle ne s’hérite pas. C’est juste une survivance de l’Ancien Régime. La discrimination faite à Baucher est intolérable au XXIe siècle, qui fait du Cadre Noir un Cadre plus noir que noir, a fortiori lorsque l’École fait croire qu’elle enseigne l’Équitation de tradition française tandis qu’elle enseigne exclusivement le dressage allemand. !

 
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