TERMINOLOGIE

A la différence de Baucher qui a réussi à stabiliser son art, l'équitation actuelle part dans toutes les directions, un brouillage, une instabilité dont Internet se fait la caisse de résonnance. Les cavaliers ne comprennent plus la signification qu'il convient d'accorder à des expressions régulièrement détournées de leur domaine de définition. En réponse aux questions qui nous sont couramment posées, EDHIPPOS fait le point sur la question afin d'aider les cavaliers à voir plus clair dans un monde où le charlatanisme a encore de beaux jours devant lui.

 Le propre des mots est de lever les ambiguïtés, dans un souci de clarté,
sauf à augmenter la confusion et l'entropie du système.
L'équitation a tout à gagner avec un langage clair et précis.

EDHIPPOS attire l'attention des cavaliers sur l'ambiguïté que pose
l'emploi du singulier pour désigner le pluriel
 

Une pratique courante en équitation consiste à remplacer le pluriel par le singulier, un stratagème qui réduit artificiellement la réalité à un monde simple, lisse et virtuel que personne ne comprend plus parce que le poids du singulier l'emporte toujours sur celui de la diversité qu'il ne désigne pas. Et pour cause, c'est le but recherché mais non avoué par la pensé unique, une façon de confisquer les options différentes, autrement dit, un despotisme déguisé ou encore un procédé au service d'un abus de position dominante.

L'emploi du singulier peut aussi traduire la difficulté qu'on éprouve à décrire la réalité autrement que par une abstraction, une abstraction qui désignerait comme par magie ce qu'on est incapable de cerner. L'équilibre fait partie de ces mots dont on n'aura jamais la curiosité de chercher ce qui se cache derrière parce qu'en les répétant indéfiniment, les cavaliers ont l'impression d'être familiarisés avec leur signification, un banal conditionnement qui tient lieu de culture.


L'équitation française, l'équitation de tradition française, la tradition française, l'Art équestre, l'équitation académique, l'équilibre, le rassembler, le dressage, entre autres, sont des concepts d'autant plus ambigus les uns que les autres que l'emploi au singulier a la vertu de faire croire qu'ils désignent quelque chose d'unique dont le sens n'en supporterait pas d'autres, alors que c'est exactement l'inverse.
L'utilisation du singulier, là où le pluriel serait plus approprié, dissimule une volonté d'imposer un point de vue, une manipulation au service d'une tentative de subordination du malheureux cavalier sous tutelle mis dans l'incapacité d'imaginer autre chose. L'équitation sportive prospère sur cette domination d'une affligeante pauvreté.
La perversité de cette stratégie induit une confusion intellectuelle chez des esprits déjà naturellement enclins à simplifier les choses dans un domaine d'activité où l'effort de compréhension se heurte à la complexité du sujet. La confusion semée par l'emploi du singulier déstabilise les cavaliers qui commencent par admettre bien volontiers ce qu'on leur propose pour réaliser bientôt que le singulier ne rend pas compte des cas de figure auxquels ils sont exposés dans la vraie vie, d'où leur légitime interrogation et la nécessité de les renseigner.

En résumé, l'emploi abusif du singulier là où le pluriel serait plus approprié traduit le déni de la réalité dans lequel se réfugient les équitations qui commettent le simplisme en permanence.
Les cavaliers ont le droit de savoir dans quel monde ils vivent et ce qui les attend derrière ce qu'on leur propose. A eux de faire preuve de lucidité, d'esprit critique et de discernement pour que l'équitation ne devienne pas un champ de ruines et un spectacle de désolation après avoir été un élément fondateur de l'exception culturelle française.

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